De plus en plus de ménages français désirent réduire les dépenses énergétiques de leur habitation. Leur premier réflexe est alors souvent de changer la chaudière, de réguler le thermostat ou encore d’opter pour des énergies renouvelables. Cependant, ces efforts ne seront récompensés que si les divers points de déperdition énergétique de la maison sont comblés. Il s’agit des sources ou points qui favorisent la perte de chaleur. Quelles sont donc ces faiblesses que l’on retrouve le plus souvent dans les maisons en matière d’isolation ? Voici les points faibles que vous devez corriger en amont, avant de mener des actions d’amélioration de la performance énergétique de votre maison.
La déperdition de chaleur par la toiture
Le toit est la plus grande faiblesse d’une maison en matière de dépense d’énergie. Il est en effet responsable de la perte de près de 30% de la chaleur produite dans les pièces. Notez que la toiture d’une maison est la partie la plus exposée au vent. Aussi, sa surface de contact entre l’extérieur de la maison et l’intérieur est relativement grande. De même, la chaleur intérieure a tendance à se diriger vers le haut. Toutes ces spécificités entraînent comme conséquence logique la perte massive de la chaleur interne par le toit, et une infiltration importante du vent dans la maison. L’action du chauffage ou du climatiseur est alors beaucoup moins utile.
Pour rénover la toiture, il faut agir sur les éléments suivants : les combles, le dernier plafond, les tuiles et les sous-pentes. L’isolation se fait soit par l’intérieur soit par l’extérieur. Certains foyers français l’ignorent encore, mais les nombreux avantages de l’isolation par l’extérieur font de cette technique d’isolation la méthode la plus efficace. Puisqu’ils constituent une importante source de déperdition, il est recommandé d’accorder une attention particulière à l’isolation des éléments de la toiture. Il ne faut pas oublier qu’en corrigeant les pertes qui surviennent par le toit, la maison pourra conserver une bonne partie de l’énergie produite. Veillez à faire appel à des artisans qualifiés qui affichent au moins un label ou une certification pour procéder à l’isolation thermique des murs par l’extérieur (ITE).
Les murs, seconde source de déperdition thermique
Dans le classement des sources de déperdition thermique de la maison, figurent en seconde place les murs. Ils sont responsables de la perte de près de 20% de chaleur. Ils laissent aussi passer les sons. Pour l’isolation des murs, la méthode par l’extérieur est une fois encore la plus recommandée, car elle permet de ne pas perdre de surface dans l’espace de vie intérieur. Il faut savoir que l’isolation thermique et phonique des murs participe pour beaucoup à rendre la maison écoresponsable. Elle aide les propriétaires à remplir rapidement les exigences pour obtenir certains labels ou certifications. Par exemple, les labels performance HPE (Haute Performance Énergétique) et THPE (Très Haute Performance Énergétique) exigent un certain seuil de consommation énergétique à ne pas dépasser. La rénovation des murs aide généralement à atteindre facilement ce seuil.
La façade
La façade de la maison favorise également les pertes de chaleur. Comme les autres murs, elle est responsable de la perte de près de 20% de la chaleur. Lorsqu’elle n’est pas isolée, elle laisse facilement entrer dans la maison tous les bruits extérieurs. Pour l’isoler, la technique à employer est celle de l’isolation par l’extérieur. Elle est souvent associée au ravalement de façade, afin d’optimiser les résultats des travaux. Puisqu’ici le but de l’isolation est double (thermique et acoustique), il est conseillé de bien choisir l’isolant et l’enduit. Il faut aussi garder à l’esprit que les Écolabels par exemple vérifient que certains produits utilisés dans le cadre de la rénovation, comme l’enduit ou la peinture, sont respectueux de l’environnement.
Les portes et les fenêtres, responsables d’une grande perte de chaleur
Également appelés vitrages, les portes et fenêtres constituent une source non négligeable de perte de chaleur lorsqu’ils ne sont pas bien isolés (environ 15%). En France, de plus en plus d’équipements de qualité sont commercialisés pour protéger les ouvertures. Mais il peut être important d’apporter une couche supplémentaire de protection, notamment pour être éligible aux labels comme Acotherm ou à la certification Cekal, cette dernière étant mise en place pour certifier de l’isolation des fenêtres et des portes.
Les planchers bas
Ce sont principalement les vieilles maisons qui présentent cette faiblesse, puisque désormais, le sol est mieux traité dans les nouvelles résidences. Environ 10% de la chaleur de la maison s’échappe par les planchers. Bien que le taux ne soit pas important, il entre tout de même en ligne de compte dans les dépenses totales d’énergie du logement. De plus, si l’on pense à isoler son sol en plus du toit et des murs, la maison pourra très vite s’inscrire dans divers processus de certification. C’est le cas du label Effinergie, qui porte sur l’étanchéité de la maison à l’air et sur la maîtrise du renouvellement de l’air. Il permet au propriétaire de bénéficier d’une réduction sur la taxe foncière et d’obtenir un crédit d’impôt.
Les ponts thermiques
Les ponts thermiques sont des zones qui sont en contact étroit avec l’extérieur. Ils sont souvent inhérents à la construction et font partie de la structure même du bâtiment. Lorsqu’aucune solution n’est prévue, ils peuvent être responsables de la perte de 5% de la chaleur de la maison. Ce pourcentage minime pourrait amener à les négliger, mais leur élimination a aussi son rôle à jouer dans l’amélioration des performances énergétiques d’une maison. De plus, pour que la maison soit respectueuse de la règlementation thermique RE 2020 (anciennement RT 2012) par exemple, les ponts thermiques doivent absolument être traités.
Hélas, il n’est pas toujours évident de venir à bout des ponts thermiques, puisqu’ils sont de petites failles souvent difficiles à déceler. Il est recommandé de faire appel à des professionnels compétents et disposant de la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement). Ils pourront diagnostiquer les divers ponts thermiques de votre habitation et les combler efficacement.
Les autres points de fuite d’air de la maison
Il existe dans les maisons des sources de déperdition de chaleur et de son que les propriétaires ne soupçonnent pas. Certes, ils sont responsables de minuscules pertes de chaleur. Cependant, mises bout à bout, ces pertes deviennent un vrai pôle de dépense énergétique pour la maison, au point même d’être équivalent aux pertes occasionnées par les portes et fenêtres. Ces pertes souvent jugées anodines se situent au niveau des cheminées, des prises électriques, des hottes, du système de ventilation et des appliques utilisées pour l’éclairage.
L’élimination des sources de déperdition de chaleur constitue un point de départ pour entreprendre une transformation énergétique. Bien sûr, il faut garder à l’esprit que tous les points de déperdition précédemment cités ne seront pas tous systématiquement mis en cause à la fois, peu importe que le logement soit neuf ou ancien, collectif ou individuel. Il conviendra de faire appel à un professionnel de l’isolation pour faire une évaluation précise de la situation de votre maison, en vue de préconiser les solutions les plus adaptées.